LA VILLE DU MOI
La ville du Moi devrait se paralyser
quand la mort entre en elle
Toute son activité n’est rien devant le rien
que le veuillent ou non les voyageurs agités
qui inutilement continuent
d’entrer et sortir de la ville
sous la main qui désormais
transforme en ombre tout ce qu’elle touche
La simple inertie, cependant, réveille
chez le gouverneur un espoir condamné
Devant la mort il se refuse à capituler
bien que touché par elle il soit une ombre
mais une ombre de quelque chose, agrippée
à l’imitation de la vie.
Enrique Lihn
Traduction Française par seulelavoixdemeure.blogspot.com