PRIMERA PARTE
I
Laisse-moi respirer,
relâcher la tension
de mon coer, de mes muscles,
et mon âme endormir,
pour pouvoir te parler,
évoquer ces jours-là, les plus longs de ma vie.
Nous commençons à peine à sortir de l'amgoisse,
nous nous sentons craintifs et bien faibles encore,
combien de fois tirés de notre pauvre somme
pour te voir dans la nuit, savoir que tu respires.
Et réveillons-nous donc pour mieux être
éveillés
dans ce vrai cauchemar plein de monde et de bruit.
Tronc invulnérable dont nous sommes les branches:
voilà pourqui ce coup de hache nous ébranle.
Jamais face à ta mort nous ne nous sommes mis
à penser à la mort:
pour nous tu as toujours signifié force et joie.
Jaime Sabines