TENDRESSE
Tu m'aimes?... Qu'est ce que tu fais?
Tu ne dis rien. Mets-toi plus près.
Laisse ces choses qui t'occupent,
et viens t'étendre ici, voyons!
Je ferai bien attention.
Je ne friperai pas ta jupe.
Ôtons les coussins s'ils te gênent.
Tâchons de nous installer bien.
Et donnez-moi vos mains, vilaine,
et mettez vos yeux dans les miens.
Si vous saviez comme on vous aime!
Regardez-moi mieux… Encore mieux!
ça doit bien se voir dans mes yeux
que je t'ai donné tout de moi-même!
Tu le vois, dis? Tu le comprends?
Mon amour, ce soir est si grand,
si grave, si profond, si tendre!…
Mais non, tu ne peux pas comprendre.
Tu dis que si?... Tu es gentil.
Je te dis tout ça, mon petit,
c'est pour ijue tu te rendes compte,
ique tu saches... Enfin, voilà".
Regarde: les lai mes me montent.
Et rien. n'existe, et rien ne compte
que ces yeux-là, que ce front-là.
Pench'e ta tête un peu du côté Se la lampe,
et laisse-moi, comme un ban'deaû,
mettre les paumes 3e mes mains contre tes tempes...
Ainsi c'est bien vrai, mon petit oiseau?
Ils résument pour moi les tendresses suprêmes,
ces doux yeux attentifs, ce joli front égal?...
C'est vrai, dis? C'est vrai?... Je t'aime I Ah! je t'aimë!...
Je voudrais te faire du mal.
Paul Géraldy