RITORNELO
“Cette rose fut témoin”
de ce qui, si amour ne fut,
aucun autre amour ne serait plus.
Cette rose fut témoin
quand mienne, tu m’appartins!
Le jour, plus ne le sais
-si, je le sais, mais je le tais
—Cette rose fut témoin.
De tes lèvres je recueillis
la plus douce mélodie.
Cette rose fut témoin:
tout en ton être souriait!
Tout ce que je rêvai
de toi, je l’eus pour moi...
Cette rose fut témoin.
En tes yeux je fis naufrage
où la nuit reposait.
Cette rose fut témoin.
Dans mes bras je te serrais,
entre res bras me retrouvai,
puis découvris un plus tiède abri...
Cette rose fut témoin.
Ta fraîche bouche je baisai
où le bonheur frémit.
Cette rose fut témoin
de ton amoureuse agonie
quand de l’amour je jouis
la première fois avec toi
Cette rose fut témoin.
“Cette rose fut témoin”
de ce qui, si amour ne fut,
aucun autre amour ne serait plus
Cette rose fut témoin
quand mienne, tu m’appartins.
Le jour, plus ne le sais
-si, je le sais, mais je le tais—
Cette rose fut témoin.
1935
León de Greiff
Traduction Française par Marilyne-Armande Renard
Biblioteca Virtual Luis Ángel Arango: http://www.lablaa.org/blaavirtual/literatura/antolo/antol38.htm